Gael_G |
25 Nov 2014

- Titre français: Docteur Folamour
- Réalisation: Pablo Ferro
- Sortie: 1964
Activités professionnelles et salon Offprint en sus, je n’ai malheureusement pas eu le temps de rédiger le dernier article « Popcorn ». Je vous laisse donc, pour le moment, et avant quelques explications et notes de références, avec le générique du célèbre graphiste américain Pablo Ferro pour le film Docteur Folamour (Dr Strangelove), réalisé en 1964 par Stanley Kubrick.
Comme promis si dessus, voici quelques lignes concernant ce générique de Pablo Ferro, réalisé pour le film Dr Strangelove de l’un des plus grand cinéaste du xxe siècle, l’américain Stanley Kubrick. Rien ne sert d’évoquer une courte liste de ses œuvres, nous connaissons sa filmographie presque par cœur tant l’esthétique de ses films à marquée le 7e art. C’est d’ailleurs avec ce film, dont le titre complet est Docteur Folamour ou: comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe (Dr Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb), qu’il se vera récompensé d’un BAFTA (British Academy of Film and Television Arts) du meilleur film en 1965. En 2000, il est classé par l’American Film Institute — troisième meilleur film « humoristique » américain.
C’est donc une lourde tâche, de se voir assigné à la conception d’un générique avec le génie et l’exigence que l’on connait de Kubrick. Et c’est le graphiste américain Pablo ferro, jusqu’alors connu pour ses procédés graphiques pour la publicité (Kubrick le choisira notamment grâce à son sens de l’ironie) mais novice dans le domaine des génériques, puisque celui-ci sera le premier d’une longue série. On compte parmi non loin de 100 réalisations, le générique des films L’Affaire Thomas Crown (de Norman Jewison en 1968), Orange mécanique (de Stanley Kubrick en 1971), Beetle Juice (de Tim Burton en 1988), ou encore L.A. Confidential (de Curtis Hanson sorti en 1997).
Le style de Pablo Ferro est assez reconnaissable car il utilise souvent une typographie manuscrite, élancée et fine, avec des jeux de taille différentes très bien composée et parfaitement cadrée. Pour Dr Strangelove les crédits sous ce style typographique apparaissent sur une succession de 4 plans (5 si on compte le premier qui n’apparaît que furtivement), montrant un ravitaillement aérien d’un avion de la U.S. Air force (le B-52 bien entendu avec son capitaine « yahhhooo !! »), qui dure le temps du générique.
La bande sonore est signée du compositeur et producteur britannique Laurie Johnson, qui à notamment travailler sur des films tel que And Soon the Darkness (de Robert Fuest en 1970), mais beaucoup plus pour des séries télévisés britanniques comme Chapeau melon et bottes de cuir (de Sydney Newman et Leonard Whitede de 1965 à 1969) ou L’Aventurier (de Monty Berman et Dennis Spooner en 1972).
Son style particulier, nous le retrouvons, prêt de 33 ans plus tard dans le générique d’un film de Barry Sonnenfeld, sorti en 1997 et adapté de la série de comics du même nom, Men in Black (créée par Lowell Cunningham en 1990). Pablo Ferro avait d’ailleurs travaillé pendant sa jeunesse à « Atlas comics » au côté de Stan Lee (futur éditeur de Marvel Comics). Pour ce générique accompagnant le film, on retrouve de la même manière que pour celui de Dr Strangelove, un jeu de composition avec ce même style typographique, par dessus les tribulations nocturne d’une libellule. Il travaillera également sur les deux autres opus de la saga (Men In Black II en 2002 et Men In Black III sorti en 2012, toujours de Barry Sonnenfeld), qui reprendront exactement le même principe.