KH CAT BE TONG
Au détour des rues d’Hanoï, capitale du Vietnam, des inscriptions murales colorées, mélangent de lettres et de chiffres, attirent le regard par leur apparente répétition et leur uniformité.
Alors qu’ils peuvent apparaitre pour certains comme un acte de vandalisme, du street art, ou un art graphique, il s’agit en fait d’une publicité, peinte à meme le mur. Une publicité, ou plutôt une carte de visite d’un entrepreneur en bâtiment, proposant ses services pour détruire ou construire de la maçonnerie. KH CAT BETONG « khoan cắt bê tông », littéralement percer/couper le béton. Un titre, une accroche visuelle, inscrit sur de nombreux murs de la ville, une pratique marginale de l’espace public. La ligne supérieure renseigne sur le service proposé (environ un tier de la surface de l’inscription) tandis que les deux tiers inférieurs accueillent sur une seconde ligne le numéro de téléphone de l’entrepreneur.
Bien que les inscriptions semblent suivre un meme principe unique combinant l’activité proposéé et un numéro, on observe quelques variations dans le lettrage, le titre, par un jeu d’abréviation, KH C T B / KH C B TONG / KH CAT B TONG ou encore KH CAT BE TONG sans doute pour se demarquer. L’ utilisation de la couleur, principalement noir, bleu, rouge et vert, permet aussi très certainement de se distinguer de ses concurrents. Ce qui attire c’est la combinaison répétitive de ces peintures, leur concentration sur le mur qu’on aurait tendance à expliquer par les nombreux tests effectués par l’entrepreneur lui même afin d’obtenir un résultat net, sans coulure ou imperfection, qui rendraient la signature illisible. Répétition due également aux concurrents qui tentent à leur tour d’être le plus visible possible sur l’espace mural. Cette répétition, qu’elle soit voulue ou non, forme un vrai pattern urbain, véritable signature et identités des murs hanoïen.
Rubrique: In extenso | Commenter